pendant les vacances, les connexions sont plus lentes (surtout avec le mobile en guise de point d’accès) alors les quelques photos prises à Toulouse seront ajoutées plus tard.

C’était il y a déja près de 3 mois, en mai 2015… Beaucoup de choses à voir, à écouter, à échanger au fablab festival de Toulouse (#fabfest pour les intimes). Beaucoup de rencontres aussi : C’est bien de pouvoir mettre des visages sur beaucoup de noms/prénoms et de pouvoir échanger avec eux.

Globalement un très bel événement quelque part entre un Open Bidouille Camp, une mini Maker Faire et un bar camp.

On peut retrouver l’ensemble du programme ici.

Une phrase entendue sur place résume bien l’esprit :

« INTERNET VOUS PERMET DE PARTAGER VOS IDEES, LES FABLABS DE LES REALISER »

Le fablab festival a aussi été l’occasion pour le Technistub de se faire connaître, de donner des nouvelles à ceux qui connaissaient mais n’avaient pas suivi nos actualités et aussi de participer aux discussions sur la mise en place d’un réseau ou d’une fédération de Fablabs en France. Pour cela, il y avait une journée spéciale avec des ateliers, des tables rondes et la mise en place de groupes de travail avec près de 40 fablabs et assimilés. C’était un événement important pour la communauté des fablabs et plus généralement des makers et Technistub y était !

Couverture de l’événement

Evidemment, vous pourriez vous contenter de ce retour mais il serait dommage de ne pas aller voir 2-3 autres sources…

Par artilect webTV

Pour ceux qui ne pouvait pas venir, il y avait une webTV avec le CNES et le CESARS qui mettait à dispo une liaison satellite ! Pas mal de contenu sur la chaine dailymotion dédiée.

par makery.info

Le site makery.info a fait un travail de restitution remarquable. Il y a eu des articles sur plusieurs sessions en particulier et une couverture assez exhaustive. Ils ont aussi pris pas mal de notes sur les différentes sessions de workshops et autres tables rondes. Il y avait deux journalistes sur place. Super boulot de leur part !

• Le premier fablab festival de Toulouse réunit plus de 40 fablabs
• Au fablab festival de Toulouse, l’union des labs face à 5000 visiteurs
• resumé jour 1
• resumé jour 2
• resumé jour 3

Pour suivre le #fabfest en direct, il fallait se brancher sur le tumblr spécial de makery pour l’occasion ou sur un des albums de leur page facebook avec pas mal de photo prises sur place.

Voici maintenant un retour plus personnel sur le #FabFest et ses différentes composantes.

Le festival était articulé autour de tables rondes, de conférences et de la grande halle avec les exposants. Je n’ai pas pu assister à toutes les conférences, tables rondes etc. Les compte-rendu ci-dessous n’engage que moi et n’est nécessairement pas exhaustif. Par contre, je tente de donner un maximum de pistes pour aller chercher plus d’infos pour les sujets qui nous intéresseraient plus.

Tables rondes et ateliers (workshops)

Les 7 et 8 mai étaient respectivement réservés aux fablabs et aux entreprises. Il était impossible de participer physiquement à toutes les tables rondes et tous les ateliers tout simplement parce que plusieurs avaient lieu en même temps… Voici un petit résumé de ceux auxquels j’ai pu assister et participer.

Le principe de fonctionnement a souvent été le suivant : une conférence pouvait (pas toujours le cas) introduire le sujet, puis les gens intéressés pouvait ensuite se réunir pour approfondir le sujet en petits groupes. Un temps pour une restitution en plénière était alors prévu.

Il y a beaucoup de choses différentes derrière le nom de « fablab » ! L’idée de la journée du 7 mai est donc de permettre de s’organiser, de se fédérer pour clarifier les choses.

Fablab et réseau local

Organisation « far east connection » à succès : 40p.

Evénement sous forme de bar camp.

Plein de formes de labs

Se voir ne suffit pas, il faut des projets en commun.

Comment susciter ces projets ? Dans beaucoup de labs, on a fréquemment des sessions pour :

• présentations de projets (1x/mois e.g.)
  • un membre présente un de ces projets. Généralement suivi de débats (ou trolls… J )
• appel à contributions
  • un membre demande de l’aide sur un point ou technique particulière.

Cela semble fonctionner assez bien à Nancy ou Grenoble par exemple.

Problématique du temps disponible.

Possibilités à creuser : mutualisation de matériel, moyens, compétences,

Possibilité de suivre les cours de la fab academy à la mutualisation locale de ressources pourrait permettre d’offrir la possibilité de suivre les cours de la fab academy dans plusieurs fablabs en fonction des moyens de chacun.

Créer un fablab

Beaucoup de types de labs différents :

• Media labs
• Fablabs
• makerspaces
• hackerspaces
• etc

des enjeux différents aussi. Il se détache principalement 2 axes :

• éducation populaire et pédagogie
• réappropriation technologique autour des techniques de fabrication.

Importance du réseau : ce qui nous différencie des clubs de bricolage ou clubs informatiques du passé, c’est une volonté de partage et de pouvoir refaire la même chose dans un autre lab.

Pour un fablab, il faut 3 choses (pas forcément toutes dès le départ) :

• Un lieu
• Des machines numériques (mais pas seulement)
• Une communauté

Tout le monde s’accorde à dire que le plus important reste la communauté et qu’un lieu avec des machines sans communauté (quelle que soit la raison) ne présente que peu d’intérêt…

Comment impliquer les membres et la communauté ?

Des réunions, des sessions atelier ouvert, des événements spécifiques, des ateliers/formations.

Combien pour démarrer un fablab ? à Autant de réponses que de labs…

Beaucoup de labs ont des activités annexes visant à financer les « véritables » activités de fablabs.

Gérer et faire vivre un fablab

Lors de la restitution, plusieurs thèmes ont été décrits. Parmi eux on avait les 6 suivants.

Accueil des jeunes

• Sessions open lab (pratiquement tous les labs en ont)
• Sessions spécialisées pour un public donné. Exemple des petits débrouillards ou de certaines écoles.

Mission/rôle du fab manager

Difficulté de salarier en structure associative. Possibilité de subventions, contrats aidés, etc. Dans ce cas, beaucoup de travail pour trouver, obtenir et pérenniser ces aides. Beaucoup de labs se retrouvent à avoir des activités annexes pour financer cela mais ce n’est pas forcément ce qui attire la communauté des makers et hackers.

Comment séduire/fidéliser les visiteurs ?

• Accompagnement pour l’exécution d’un projet
• Profil du curieux. En substance, le visiteur est accroché et revient par intérêt. Possibilité de réalisation de gadgets/goodies. Cela permet de générer du passage et augmente les chances de « recruter ».

Gestion/facturation

Quelques outils. Dolibar, GLPI, etc.

Nouvel outil annoncé par la casemate (fablab de Grenoble) : fab-manager.com

Autre cas : le fablab d’Aix a créé une monnaie alternative utilisée dans 2 labs : le boulon. Cela sert notamment à payer les accès machines.

Quels services ?

Que propose-t-on ? L’offre est différente selon la structure du lab (asso/privée). L’échelle est locale. Les labs travaillent globalement avec les entreprises locales. Les partenariats sont possibles voire recommandés selon les cas. La question de la responsabilité est beaucoup évoquée. En termes d’engagement de résultat et de délais. La question de l’assurance est également soulevée.

Gestion matériaux et déchets

Pas de solutions satisfaisantes aujourd’hui.

Implantation locale

On observe une certaines multiplication des espaces et donc de la concurrence entre des lieux.

EL nom de fablab est utilisé à tout va. Il devient difficile de s’y retrouver (fablabwashing).

Grosses disparités dans les soutiens des institutions locales.

Manque de retours d’expérience.

Pour ces deux raisons notamment, on sent un besoin de structuration et de constitution d’un(e) réseau/fédération.

Gouvernance du réseau

Un groupe de travail a commencé à débattre de la façon de structurer un réseau et de son mode de gouvernance.

Les débats ont principalement tourné autour des motivations et des besoins. Pourquoi un réseau FR de fablabs ?

Parmi les réponses évoquées :

• Partager les problématiques
• Se réunir
• Clarification légale et juridique (limitation du risque)
• Lobbying (dans le bon sens du terme)
• Culture
• Mutualisation de moyens.

Fablab et entreprise

Plusieurs fablabs ont eu a répondre de différentes manières à la question de l’interaction avec les entreprises ou de l’intégration d’un fablab en entreprise.

La table ronde réunissait Xavier Crouilles (artilect Lab), Clément Quinson (Electrolab), Mickaël Desmoulins (Renault Creative Lab)

Artilect lab est une entreprise pour répondre aux besoins des pros. C’est une structure en SAS qui agit en complément de l’association (fablab artilect).

Ils proposent :

1. Accompagnement pour prototypage et développement de produit et accompagnement pour l’industrialisation
2. Formation professionnelle autour de la fabrication numérique
3. Impression 3D : aide pour les appels à projets. Création d’un hub autour de l’impression 3D dans la région toulousaine.

L’electrolab à Nanterre est un hackerspace, une association qui vise à favoriser la transmission des sciences et des techniques. 130 membres. Particuliers et entreprises. Il y a là un effet de masse critique et d’opportunités lié à la région parisienne. Les entreprises viennent y chercher des compétences précises et pointues. Certaines profitent d’un espace de co-working qui sert notamment à financer l’association. L’association ne fournit pas de services aux entreprises car d’autres structures en IdF le font très bien et que ce n’est pas la vocation de l’electrolab.

Mickaël Desmoulins a créé le Renault Creative lab, la fablab interne de Renault. Il est installé au technocentre à Guyancourt (78). Pour lui, l’enjeu est de justifier l’activité et de créer de la valeur. Les activités sont (entre autres) des workshops et ateliers pour la direction de l’innovation, la formation pair à pair, etc. Le lab est ouvert à tous les salariés du site sans restriction.

Il y a aussi un projet de création d’une école de la créativité avec les RH de Renault France. Le lab veut créer et susciter des projets grâce à un lieu de passage où des gens d’horizons différents se croisent. Des gens qui ne se croisent pas normalement.

Innovation et fablabs[1]

Une autre table ronde concernait l’innovation et les fablabs avec des intervenants en commun. Pour Airbus, la motivation d’intégrer un fablab (protospace) est principalement axée sur la possibilité d’accélérer certains processus et de libérer certaines idées qui peuvent venir de n’importe quel employé et pas seulement de la R&D. En résumé, chez Airbus (mais c’est aussi vrai dans la plupart des grandes entreprises) depuis les 60’s, des processus se sont mis en place avec évaluation en cascade, system engineering, etc. Tout développement est basé sur les TRL[2] mais qui dit process dit contraintes… Le guide de conception est devenu règle de conception. Cela créée de l’inertie, du jugement et finalement beaucoup d’idées sont rejetées avant même de démarrer un projet.

Le but du protospace est de permettre d’accélérer, de donner une chance aux idées, de les évaluer en les testant et de les transférer.

Le protospace est ouvert à tous les salariés d’Airbus, aux écoles d’ingénieurs locales, aux start-ups.

Le contact entre toutes ces personnes d’horizons différents permet de générer de nouvelles idées, donc de nouveaux projets, donc de nouveaux produits. Le protospace se veut donc un lieu de rencontres.

En résumé, en 18 mois :

• ~5000 visiteurs
• ~500 idées de projets

Il se confirme encore que les 3 choses essentielles à un tel lieu :

• Lieu
• Machines
• Communauté

Sont également valables pour les lieux liés aux entreprises.

Pour cela, le protospace a en quelque sorte prototypé son espace de prototypage avec quelques employés motivés, quelques success stories pour arriver au soutien du management.

Il est ainsi devenu possible dans cet espace de de travailler en commun en évitant de rester en silot. On laisse la place à l’échec et au nouvel essai.

Une question subsidiaire est la suivante : comment convaincre Airbus de créer une telle structure ?

Cela passe par des rencontres avec le fablab local (articlect dans ce cas-là), des travaux R&D entre Airbus et le MIT/CBA. On essaye… Le protospace ayant bien fonctionné à Toulouse, Airbus envisage d’en faire d’autres sur ses autres sites.

Liens pour lire les retranscriptions des débats et leur suivi

Vous pourrez trouver des retranscriptions assez détaillées des discussions sur les différentes conférences et tables rondes sur ces deux pads :

• https://hackpad.com/Restitution-ateliers-fabfest-matine-7rNlmbWLXO4
• https://hackpad.com/Restitution-ateliers-fabfest-aprs-midi-3A4ivtRNDGg

Ils reprennent le plus gros des discussions et donnent tous les liens vers les retranscriptions de makery.info.

Le forum mis en place pour l’occasion (http://forum.fablab.fr/ ) et le wiki (http://wiki.fablab.fr/ ) donnent aussi des éléments de débats commencés ou non pendant le #fabfest ainsi que des liens vers les autres pads utilisés pendant et après l’événement.

http://forum.fablab.fr/topic/36/ici-toutes-les-informations-importantes-pour-les-groupes-les-liens-les-espaces-de-travail-etc

Conférences & présentations

Le #fabfest a aussi été l’occasion de voir des conférences par des makers plus ou moins connus. Parmi eux, j’ai retenu celles-ci en particulier :

• Anjan Contractor (Nasa) : 3D Food Printing for Deep Space Missions. (vidéo)
• Jean-Louis Frechin (Ensci – NoDesign) : Design, Innovation, Technologie. (vidéo)
• Mitch Altman (Noisebridge. San Francisco, CA, USA) : The importance of community. (vidéo)
• Vladimir Ritz (FabLab Nantes) : Avantages & Inconvénients Open-source /Propriété privé. (vidéo)

D’autres ont également eu lieu pendant le festival, certaines sont disponibles sur la chaine Dailymotion de la webTV artilect.

Exhibition

Le festival était aussi un superbe espace de plusieurs milliers de mètres carrés avec plein d’exposants. Des fablabs évidemment, des écoles, des entreprises (issues de fablabs ou s’intéressant aux fablabs), des vendeurs de matériel (surtout des imprimantes 3D mais pas seulement) et des makers au sens large. La liste des exposants est disponible sur le site du #fabfest.

J’ai retenu le stand du labsud de Montpellier avec une imprimante 3D inspirée de la prusa i3 mais avec presque toute la structure remaniée pour être faite à la découpe LASER. Du coup, pour approvisionner les pièces, il faut une heure ou deux, pas plus ! Ils ont aussi montré un drone/multicopter. Rien d’original pourrait-on dire mais celui-ci est conçu avec OpenSCAD, on peut donc le paramétrer entièrement et changer un certain nombre de paramètres à la volée et tous les plans sont mis à jour, enthousiasmant.

Il y avait aussi des labs plus exotiques comme ceux de Guyane ou celui du Togo, le ouaga lab, bien connu des lecteurs de Makery.info. L’AV lab de Strasbourg avait aussi fait le déplacement avec leur fablab mobile gonflable.

Les traditionnels badges à souder étaient aussi dispos grâce au Snootlab qui proposait un petit atelier pour ça et vendait ses kits pour l’électronique comme le TV-b-gone par exemple.

J’ai trouvé que le design du stand de l’accueil était pas mal foutu avec une structure en bois et des sortes de tuiles en cartons. Pas mal du tout.

Beaucoup d’autres choses encore, une demo du robot Poppy, du Drawall, de bio-trucs dans la partie bio-hacking d’artilect, la volière pour le dronefest, une demo de fabmanager.com, etc.

Il serait fastidieux de tout lister mais pour ceux qui veulent tout savoir et tout lire, les liens donnés ici permettent d’étancher cette soif et peut-être donner envie de venir à l’édition 2016.

Notes

[1] Les notes sur cette sessions sont très influencées par mon propre intérêt pour les fablabs dans les grandes structures. D’autres intervenants étaient présents mais je n’ai pas tout détaillé dans mes notes. Pour un autre son de cloche, il faudrait voir le retour d’autres sources pour des détails plus complets.

[2] Technology Readiness Levels. Système d’évaluation défini par la NASA qui a été repris et adapté par de nombreuses entreprises, surtout dans l’aéronautique mais pas seulement. L’échelle va de 1 à 10. Niveau 1 : l’idée sur un coin de cahier/papier. Niveau 10 : ça vole…